MASARYK, Tomáš (1850-1937)

Lettre autographe signée « Masaryk » à un militant politique
S.l, 21 décembre 1893, 2 p. 1/4 in-8°

« Si le parti se retourne contre moi, il s’oppose aux hommes de confiance, comme au vote de confiance qui m’a été accordé »

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Fiche descriptive

MASARYK, Tomáš (1850-1937)

Lettre autographe signée [en tchèque] « Masaryk » à un militant politique
S.l, 21 décembre 1893, 2 p. 1/4 in-8° sur deux feuillets séparés
Fentes aux plis, petite tache en marge inférieure du deuxième feuillet, annotation typographique sur la quatrième page

Le fondateur de la République Tchécoslovaque livre un poignant témoignage lors de ses débuts politiques


Traduction du tchèque :

« Si tous les hommes de confiance ont la volonté d’emprunter la voie libre, aucun conflit n’interviendra. Je pourrais être invité à la réunion à laquelle assistera un membre du parti pour que l’on s’y mette d’accord sur une issue à cette situation embarrassante. […] Si le parti se retourne contre moi, il s’oppose aux hommes de confiance, comme au vote de confiance qui m’a été accordé. […]
Hier des étudiants m’ont prié de quitter l’université. […] J’aimerais donner une leçon à ce terrorisme. Face à note indifférence, il est difficile de décider de ce qu’il vaudrait mieux, et surtout, il est difficile de décider parce qu’on ne peut pas compter sur des attaques directes, mais sur la confusion et l’absence de loyauté…
Masaryk »


En cette fin d’année 1893, Tomas Garrigue Masaryk venait de renoncer à son mandat de Reichstag autrichien. Il y avait représenté, au sein du parti des jeunes Tchèques, l’aile modérée, plaidant pour une autonomie élargie des territoires satellites de l’empire des Habsbourg. Il en vient ici à quitter la scène politique face à la pression grandissante des radicaux. Il ne devait y revenir qu’en 1907 (après avoir fondé le Parti réaliste, en 1900).
Cette lettre témoigne de l’embarras causé par le départ de Masaryk à l’intérieur de son parti. Il a l’intention de faire taire les radicaux qui causent du tort à ceux qui avaient reçu, comme lui, la confiance du peuple.
Il devient le premier président de la République tchécoslovaque, de l’indépendance du pays en 1918 à sa démission en 1935.

Provenance :
Bibliothèque Dominique de Villepin – PBA, 29 nov. 2013, n°414