MAUPASSANT (de), Laure (1821-1903)

Lettre autographe signée « L. de Maupassant » à une chère amie
Aix-les-Bains, 13 sep[tembre] 1890, 4 pp. in-8° sur papier de deuil

« J’ai trouvé mon fils assez content du résultat des eaux de Plombières »

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Fiche descriptive

MAUPASSANT (de), Laure (1821-1903)

Lettre autographe signée « L. de Maupassant » à une chère amie
Aix-les-Bains, 13 sep[tembre] 1890, 4 pp. in-8° sur papier de deuil
Un mot et une lettre caviardés de la main de Laure de Maupassant
Très bon état de conservation

Mère anxieuse à la santé chancelante, madame de Maupassant donne des nouvelles de son fils Guy qui est en sa compagnie


« Maison Bogey, route de Marlioz / Aix-les-Bains, Savoie
Me voici, selon ma promesse. Mais vous savez, ma chère amie, que je ne puis écrire que quelques mots bien courts, ma pensée et mes yeux se trouvent toujours dans le même état intolérable de fatigue. J’ai eu cependant quelques journées meilleures en arrivant ici, j’ai retrouvé un peu de sommeil et un calme relatif […] Je suis au nombre des incurables. J’ai trouvé mon fils [Guy] assez content du résultat des eaux de Plombières ; je crois pourtant qu’il eut bien fait de suivre de point en point l’avis des médecins, en allant tout de suite compléter sa cure en Afrique.
On sent ici déjà l’approche de l’hiver, et le vent qui passe sur les cimes neigeuses nous apporte parfois de désagréables frissons. Il fait beau, mais sans garantie pour le lendemain […]. C’est à Nice que j’irai en quittant Aix, et tout de suite je vous verrai. Pensez-vous un peu à moi ? Voyez-vous quelque espoir de me caser dans votre ville ? Il me semble que si j’avais un gîte assuré, cela ferait au moins un point fixe à mon esprit flottant […]. Dans l’état maladif où, tout est sujet de trouble […].
J’ai eu la joie très inattendue de voir ma sœur, que je croyais à Paris depuis longtemps déjà. Elle est venue passer près de moi une journée, qui m’a paru courte. La semaine, j’aurai la visite de ma plus jeune nièce, que j’aime tendrement ; vous voyez qu’on ne m’abandonne pas. Hélas ! ; j’ai besoin qu’il en soit ainsi, car je trouve mon fardeau bine lourd.
Je compte que vous allez m’écrire et me donner de longues nouvelles de tout ce qui vous touche. Allez-vous aux vendanges ? Un petit séjour à la campagne ferait grand bien à Madame votre mère, ainsi qu’à vous-même, ma bonne amie.
Adieu, je vous embrasse très cordialement […]
Guy vous envoie ses respectueux hommages.
À vous de cœur
L. de Maupassant »


À l’écriture de cette lettre, Guy de Maupassant était en compagnie de sa mère Laure, qu’il devait quitter le 23 septembre pour se rendre à Marseille. Les symptômes de la syphilis montraient leur premiers effets indésirables. Il est sujet à des hallucinations accompagnées d’épisodes psychotiques devenant de plus en plus sévères. Il est finalement interné en janvier 1892 et meurt, comme son frère cadet Hervé, de la syphilis, le 6 juillet 1893.
Laure de Maupassant faisait usage du liseré de deuil après la mort d’Hervé, le 13 novembre 1889.

Cette lettre semble inédite