MESRINE, Jacques (1936-1979)

Lettre autographe signée « EL VIEJO » à sa maîtresse Jeanne Schneider
Prison de Fresnes, « QHS » 3 mars 1977, 2 pp. in-4°

« J’ai fait une lettre à Badinter pour le remettre à sa place ! car j’accepte la critique… mais pas d’un type comme lui »

EUR 950,-
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Fiche descriptive

MESRINE, Jacques (1936-1979)

Lettre autographe signée « EL VIEJO » à sa maîtresse Jeanne Schneider
Prison de Fresnes, « QHS » 3 mars 1977, 2 pp. in-4°

Mesrine ne décolère pas contre Robert Badinter suite l’objection de ce dernier de la parution de L’Instinct de mort
L’Ennemi public numéro 1 n’en est pas moins enthousiaste des premières retombées positives de la part des journalistes et compte sur un vaste succès éditorial


« Bonsoir chaton. Ce matin à la radio RTL… très bon ce qui a été dit par un journaliste. Il est certain que ce sera un succès littéraire… il a même ajouté que déjà dans les salons on parlait de “L’Instinct de mort” […] J’ai fait une lettre à Badinter pour le remettre à sa place ! car j’accepte la critique… mais pas d’un type comme lui, qui en plus est payé pour défendre Michel (je crois) [Adrouin, jadis complice de Mesrine]. Samedi tu me diras les premières réactions. J’attends avec impatience les résultats sur le Canada […] Je voudrais que ça marche pour voir la gueule à [Henri] Lafont et ses regrets ! Lattès me plait, car c’est un “battant” qui fonce en édition… nous avons eu raison de le choisir […] Je m’attends à des critiques terribles et même des lettres d’insultes (si elles sont signées ! je les lis toujours). En as-tu donné à tes amies ? Tu me diras les réactions OK. […] Ce matin en me réveillant je trouvais que ma cellule avait une bonne odeur… c’est ton parfum ma puce ! Très agréable… C’est un peu toi que je respire ! oui.. avec de la patience ! et j’en ai pour ça et surtout une très grande confiance en l’avenir […] Il faudra secouer les avocats pour que ça bouge. Nous ne demandons rien d’exceptionnel. Nous désirons un représentant du ministère en audience et une amélioration de notre détention, car nous ne sommes pas là pour 2 mois ! avec nos sentences à vie ! Autrement tout est OK, je suis un peu fatigué ce soir et la tête vide… eh oui ! il n’y a pas que toi mon ange.
Je te vois samedi, tout sourire !
Ton vieux voyou pose sur tes lèvres de doux bécots d’amour. Bonne nuit mon ange.
Te quiero. El VIEJO »


Jacques Mesrine rencontre Jeanne Schneider en 1968. Elle est une call-girl, dont les souteneurs ont été abattus par Mesrine, selon ses dires. Après plusieurs larcins commis en Europe, ils fuient au Québec et poursuivent leurs activités criminelles. Ils passent plusieurs années en prison, et ce malgré l’acquittement du couple suite au meurtre d’Évelyne Le Bouthilier (patronne d’un motel à Percé où le couple Mesrine-Schneider avait résidé le soir de l’assassinat).
Rentrée en France pour purger sa peine à Fleury-Mérogis au début de 1973, Jeanne apprend que Mesrine vient d’être arrêté à Boulogne-Billancourt et condamné à 20 ans de prison. Les deux amants entretiennent dès lors une correspondance amoureuse. Fatiguée de cette vie de gangster, Jeanne Schneider fini par se ranger et rompre alors que lui est toujours en prison. Mesrine ne s’arrête pas, condamne avec acharnement ses conditions de détentions et s’évade. Il tombe sous les balles de la BRI après 16 mois de cavale, le 2 novembre 1979, à l’âge de 42 ans.

Provenance :
Succession Jeanne Schneider