MESRINE, Jacques (1936-1979)

Lettre autographe signée « Ton pirate » à sa maîtresse Jeanne Schneider
[Prison de la Santé, Paris], 5 avril [19]76, 2 pp. in-8°

« J’ai passé une bonne partie de la journée à écrire mon bouquin »

EUR 800,-
Ajouter à la sélection
Fiche descriptive

MESRINE, Jacques (1936-1979)

Lettre autographe signée « Ton pirate » à sa maîtresse Jeanne Schneider
[Prison de la Santé, Paris], 5 avril [19]76, 2 pp. in-8°
Cachets humides de l’administration pénitentiaire

Tendre lettre à sa maîtresse au sujet de la rédaction de son livre L’Instinct de mort et l’affaire de Percé


« Nanou d’amour.
Salut petite fille. Aujourd’hui pas de courrier. ni de visites d’avocats. J’espérais voir ma mère mais cela sera pour mercredi avec Sabrina [la fille de Jacques Mesrine]. Il va me falloir arbitrer le conflit des générations une fois de plus. J’attends de savoir exactement la position que désire prendre la petite et sur la façon dont elle s’est comportée pendant ses vacances de liberté. Ici rien de très spécial. J’ai passé une bonne partie de la journée à écrire mon bouquin [L’Instinct de mort]. J’avance doucement. Là j’ai les 1/4 de fait, je crois qu’il me faut compter un an pour l’écrire dans sa totalité…. peut-être plus. Pour l’instant tu es encore une charmante inconnue car je n’ai que 28 ans… Sais-tu que je ne suis pas tendre avec moi-même. Mais que de difficultés je rencontre à me souvenir exactement de certains faits. J’ai l’intention de faire un chapitre spécial pour l’affaire de Percé. Je t’en parlerai à notre prochain parloir car je ne suis pas encore rendu à cette époque malheureuse pour nous. Daoust [avocat de Mesrine, le plus grand criminaliste de l’époque] a laissé passer une belle affaire financière en tardant à me répondre au sujet d’un livre exclusivement basé sur ce procès. Je suis certain qu’actuellement il aimerait financer la publication… mais il peut aller se faire foutre. succès ou pas ! il y a de toute façon beaucoup d’argent à prendre. Nanou de mon cœur je termine par de tendres bécots sur ta jolie personne – je t’adore mon ange… alors le reste !!! Ton pirate x »


Jacques Mesrine rencontre Jeanne Schneider au sortir de son divorce avec Maria de Soledad. Jeanne est une call-girl, dont les souteneurs ont été abattus par Mesrine, selon ses dires. Après plusieurs larcins commis en Europe, ils fuient au Québec et poursuivent leur activité criminelles.
Le 30 juin 1969, à Percé (au Canada), l’aubergiste Évelyne Le Bouthillier est retrouvée, morte étranglée, au motel Les Trois Sœurs. Au même moment, la police recherche Jacques Mesrine, un truand d’origine française qui deviendra l’ennemi public no 1, et sa concubine Jeanne Schneider, pour l’enlèvement raté du richissime Georges Deslauriers. On relève leurs empreintes digitales sur des objets ayant appartenu à la victime. Dès lors, ils seront inculpés de meurtre. Malgré une preuve circonstancielle accablante, les jurés rendent un verdict de non culpabilité.
D’autres larçins leur font passer plusieurs années en prison en Québec. Mesrine s’évade de la prison de Saint-Vincent-de-Paul avec cinq autres détenus dont notamment Jean-Paul Mercier, le 21 août 1972.

Provenance :
Succession Jeanne Schneider