PRINCE IMPÉRIAL, Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879)

Lettre autographe signée « Louis-Napoléon » à son ami Pierre de Bourgoing
Camden Place [Chislehurst], le 27 février 1871, 2 p. in-8°

« Qui aurait dit quand nous nous y battions à coups de marrons l’été dernier que les Français et les Prussiens s’y égorgeraient ! »

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Fiche descriptive

PRINCE IMPÉRIAL, Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879)

Lettre autographe signée « Louis-Napoléon » à son ami Pierre de Bourgoing
Camden Place [Chislehurst], le 27 février 1871, 2 p. in-8°
Quelques rousseurs, trace d’onglet au second feuillet

Célèbre et magnifique lettre du Prince Impérial, écrite au lendemain de la signature du traité préliminaire de paix de Versailles, mettant un terme à la guerre franco-prussienne de 1870


« Mon cher Bourgoing, c’est un bien grand soulagement pour nous qui sommes si loin du pays, de penser qu’à présent on ne se bat plus en France, en effet vous ne sauriez croire combien c’est pénible quand on ne peut faire pour sa patrie que des vœux, de penser qu’à chaque minute qui s’écoule des centaines de français tombent sur les champs de bataille. On se reproche presque chaque bouchée de viande, chaque gorgée de vin en pensant aux pauvres gens qui meurent presque de faim dans nos villes et dans nos places fortes. Espérons que la fin de nos misères est proche et que la France pourra bientôt fermer ses plaies. Croyez bien mon cher Pierre que je pense souvent à vous ! Je regrette bien les jours où je vous voyais presque tous les dimanches, et nos grandes parties à Paris ou à Saint-Cloud, qui a été brûlé comme vous le savez sans doute. Qui aurait dit quand nous nous y battions à coups de marrons l’été dernier que les Français et les Prussiens s’y égorgeraient !
Faites, je vous prie, mes amitiés sincères à M. et à Mme de Bourgoing.
Je vous embrasse de tout cœur, votre très affectionné ami.
Louis-Napoléon »


Exilés depuis la capitulation de Sedan, le Prince Impérial et sa mère l’Impératrice Eugénie trouvent refuge en octobre 1870 à Chislehurst, au sud-est de Londres, sous la bienveillance de la reine Victoria. Très au fait des nouvelles de France, cette bouleversante lettre témoigne de l’affliction ressentie par le jeune Prince pour les troupes françaises.
Le traité préliminaire de paix, qui met un terme à la guerre franco-prussienne de 1870, est signé à Versailles le 26 février 1871 entre les deux belligérants. Conclu avant l’effondrement militaire complet de la France (les batailles avaient toujours lieu dans le Nord sous le commandement de Faidherbe et à Belfort, sous le commandement de Denfert-Rochereau), le traité est confirmé le 10 mai 1871 par celui de Francfort.

On joint :
Une note autographe de l’abbé Eugène Misset : « Superbe lettre, étant donné la date et les sentiments exprimés. M’a été cédée en 1908 / E. Misset »

Provenance :
Collection de l’abbé Eugène Misset
Collection de S.A.I. le Prince Victor Napoléon (n° d’inventaire 6299)
Collection D. Serena
Collection particulière

Bibliographie :
Le Prince Impérial, éd. A. Martinet, Léon Chailley, Paris, 1895, p. 200 – Louis, Prince Impérial, éd. S. Desternes et H. Chandet, Hachette, p. 97 – Le Prince Impérial, Napoléon IV, éd. J.C. Lachnitt, Perrin, p. 160