VALÉRY, Paul (1871-1945)

Carte-lettre autographe signée « Comte Alexandre-Marie de Maleperche » à Noémi Révelin
Cannes [1927 ?], 1 p. in-12°

« Je suis poète – bien modeste à la vérité et tout provincial ! »

EUR 400,-
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Fiche descriptive

VALÉRY, Paul (1871-1945)

Carte-lettre autographe signée « Comte Alexandre-Marie de Maleperche » à Noémi Révelin
Cannes [1929 ?], 1 p. in-12°
Adresse autographe, timbres et cachets postaux

Intrigante lettre à celle qui tint un salon couru du tout-Paris pendant l’entre-deux-guerres, et signée de l’un de ses nombreux pseudonymes


« Madame,
Sans avoir le grand bonheur de vous connaître, je ne suis pas sans avoir ouï parler de vos vertus. Une personne distinguée et digne de foi m’a appris tout dernièrement que vous avez même eu l’attention de fleurir de muguet la colonne érigée à la Muse, à l’occasion du Premier de mai.
Quoique je sois éloigné de mériter ce doux témoignage, je suis poète – bien modeste à la vérité et tout provincial ! Mais enfin chacun a sa colonne voisine et l’aimerait voir fleurir par de si tendres mains.
Dans l’espoir de toucher (quelque peu du moins) votre bon cœur, j’ai l’honneur de me dire, Madame, votre véritablement respectueux et dévot :
Comte Alexandre-Marie de Maleperche etc.
Docteur en droit »


S’il est incontestable qu’une grande amitié et des complicités mondaines lièrent Paul Valéry et Noémi Révelin, leurs rapports demeurèrent toutefois très ambigus si l’on en croît les billets que le poète a pu lui adresser, et à l’image de cette lettre, pouvant être lue sous forme de métaphores pour le moins équivoques. Peut-on supposer autre chose et quelle place put occuper dans leur relation la fantasque Henriette, très charmante fille de Noémi, et accessoirement épouse de Louis Barthes, capitaine au long cours ?
Valéry avait coutume de s’inventer des pseudonymes avec ses familiers et intimes : ainsi les variantes de sa correspondance avec Julien-Pierre Monod, son « Ministre de la Plume », le « cher Anthrope à visage humain » etc. Il se dit ici « Docteur en droit », alors que c’est habituellement « Licencié en droit ».

Nous remercions Serge Bourjea pour les éléments qu’il nous a aimablement communiqués.