VERLAINE, Paul (1844-1896)
Photographie originale de Paul Verlaine par Paul Marsan, dit Dornac
[Paris, 28 mai 1892], 135 x 180 mm
Mythique portrait de Verlaine, avachi sur une banquette au café François Ier, devant un grand verre d’absinthe
Fiche descriptive
VERLAINE, Paul (1844-1896)
Photographie originale de Paul Verlaine par Paul Marsan, dit Dornac
Tirage albuminé d’époque, contrecollé sur carton fort (140 x 190 mm), légendé « Nos Contemporains chez eux » à l’adresse « Dornac & Cie, 10 rue Adam Mickiewicz »
[Café François 1er, boulevard St Michel, Paris, 28 mai 1892], 135 x 180 mm
Légère pliure en marge inférieure gauche du support, infime accro en marge inférieure du tirage. Remarquable état de conservation.
Mythique portrait de Verlaine, avachi sur une banquette au café François Ier, devant un grand verre d’absinthe
Le poète a le regard un peu trouble; sur la table, à côté du verre gisent quelques feuilles de papier, un encrier, sa canne et son chapeau.
Cette photographie immortalise Verlaine dans l’un des cafés du boulevard Saint-Michel, où il a ses habitudes et reçoit écrivains, amis et curieux.
“Le café François Ier au boulevard Saint-Michel est le rendez-vous des poètes. Quand on n’y trouve pas Verlaine absorbé devant son absinthe ou son rhum à l’eau, on a au moins la chance d’y voir Jean Moréas, fier comme le spadassin qu’il décrit dans ses vers” (W.G.C. Bijvanck, Un Hollandais à Paris en 1891, cité par B. Noël, “Profils méconnus de Paul Verlaine“, Histoires littéraires n° 59-60).
À la fin des années 1880, Dornac entreprend une série de portraits des célébrités de son temps intitulée Nos contemporains chez eux.
La prise de Verlaine au café François Ier a lieu le 28 mai 1892. Le photographe prend trois photos du poète attablé dans cet établissement. Cette prise de vue est à rapprocher de celle qui représente le poète à un autre endroit de la banquette, avec un verre de vin devant lui au lieu d’un verre d’absinthe. De telles mises en scène ne sont pas sans rappeler les pairs de Verlaine dits les « poètes maudits » ; en font partie, entre autres, Baudelaire et Rimbaud. L’alcool, le spleen sont des motifs récurrents dans leurs œuvres respectives. Il n’est donc pas étonnant que Verlaine en joue, comme s’il faisait écho à sa propre création.
Iconographie :
Ruchon, LXXXVI
Noël, « Profils méconnus de Paul Verlaine », in Histoires littéraires, juillet-décembre 2014, vol. XV, n° 59-60, p. 203-211.
Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Galantaris, catalogue raisonné d’une collection, 2000, p. 360-361