VERLAINE, Paul (1844-1896)

Lettre autographe signée « P Verlaine » à Jules Rais
[Paris] 39 rue Descartes, 2 janvier [18]96, 1 p. in-12° sur papier vergé

« Très, très souffrant. Au lit et au lait »

EUR 2.000,-
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Fiche descriptive

VERLAINE, Paul (1844-1896)

Lettre autographe signée « P Verlaine » à Jules Rais
[Paris] 39 rue Descartes, 2 janvier [18]96, 1 p. in-12° sur papier vergé
Petites taches

L’une des dernières lettres de Verlaine, d’une écriture très fébrile, une semaine avant sa mort


« Cher ami,
Oui, j’adhère à votre journal. Imprimez-moi parmi collaborateurs et m’écrivez détails/
Très, très souffrant. Au lit et au lait. C’est pourquoi je vous écris si peu et si mal.
A vous de cœur.

P Verlaine
39 rue Descartes »


Cette lettre est une réponse à une sollicitation de Jules Rais qui annonçait à Verlaine, dans un courrier de la fin de décembre 1895, la création imminente de la revue L’Image et invitait le poète à collaborer :
« J’en suis secrétaire de rédaction. Des graveurs sur bois l’illustreront afin de lutter contre les procédés industriels et de rendre au livre sa beauté de jadis. Goncourt, Zola […] ont promis leur collaboration. Roger Marx en est. On annonce Huysmans, Geffroy, Descaves, Mendès, Barrès, etc. Des fonds permettront de faire appel aux grands en même temps que l’on accueillera les jeunes. Votre adhésion serait des plus précieuses, votre nom une garantie de succès… »

Cette sollicitation affectueuse et admirative a probablement adouci les derniers jours du poète. Il trouve ici la force, en dépit d’une écriture très hésitante, d’y répondre favorablement. Il s’agit là de l’avant-dernier témoignage écrit qui nous soit parvenu de Verlaine (le dernier est une lettre du 4 janvier, adressée à Pierre Dauze), qui meurt six jours plus tard. Les missives envoyées par le poète après le 4 janvier seront de la main de sa maîtresse, Eugénie Krantz.

Référence :
Correspondance de Paul Verlaine – Ad. Van Bever, Messein, t. III p. 300