ZOLA, Émile (1840-1902)

Deux lettres autographes signées « Emile Zola » à Philippe Gille
Paris, 13 avril 1878 et Médan, 9 août 1878, en tout 3 p. in-8°

« Je tiendrais beaucoup, en ce moment, à ce que vous trouviez moyen de dire à vos lecteurs, dans un écho, que l’on tire chez Charpentier la cinquantième édition de l’Assommoir »

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Fiche descriptive

ZOLA, Émile (1840-1902)

Deux lettres autographes signées « Emile Zola » à Philippe Gille
Paris, 13 avril 1878, 2 p. in-8°
Enveloppe autographe jointe (petit manque angulaire), timbrée et oblitérée
Médan, 9 août 1878, 1 p. in-8°
Enveloppe autographe jointe, timbrée et oblitérée

Deux lettres inédites relatives à la version illustrée de L’Assommoir, premier grand succès éditorial de l’écrivain


« Mon cher confrère,
Charpentier me dit qu’il vous a envoyé de son côté deux exemplaires. Voilà qui va bien ? Je vais faire en sorte que vous ayez la primeur des extraits. Et merci mille fois.
Mais je voudrais vous parler d’une autre chose. Comme je désespère de trouver une matinée la semaine prochaine, je me décide à vous écrire. Il s’agit de l’édition illustrée de l’Assommoir, qui va paraître chez Marpon. Certaines gravures sont très-curieuses. J’ai pensé qu’il serait peut-être intéressant de publier une page de ces gravures dans votre supplément de dimanche 21 avril en huit [les illustrations ont bien paru dans le numéro du 21 avril] (la première livraison paraîtra le 25). Est-ce possible ? C’est ce que j’ignore. Veuillez donc demander à M. de Villemessant [Hippolyte de Villemessant, propriétaire du Figaro]. Naturellement, j’en serais ravi. Dans le cas où l’affaire serait jugée faisable, je vous enverrai les gravures afin qu’on puisse les voir et choisir parmi elles. Il est bien entendu que vous auriez la primeur de ces dessins.
Un mot de réponse, je vous prie, afin que si vous jugiez la chose impossible, je puisse laisser distribuer les clichés aux autres journaux. Nous n’aurions que tout juste le temps d’arriver.
Bien cordialement à vous
Emile Zola »

« Mon cher ami,
Je vous écris en solliciteur. Pourriez-vous me faire une réclame dans le Figaro ? Je tiendrais beaucoup, en ce moment, à ce que vous trouviez moyen de dire à vos lecteurs, dans un écho, que l’on tire chez Charpentier la cinquantième édition de l’Assommoir. Si cela est possible, amenez la réclame comme vous voudrez, rédigez le reste à votre gré, et vous m’aurez infiniment obligé.
Mille mercis à l’avance, et quoi que vous puissiez faire, croyez-moi votre bien dévoué et bien reconnaissant.
Emile Zola »


Le scandale déclenché par le septième volume des Rougon-Macquart est tel qu’il contribue au succès de son auteur, provoquant ainsi l’effet inverse voulu par ses nombreux détracteurs. Les droits d’auteur sur le roman permettent par ailleurs à Zola de faire l’acquisition de sa maison de campagne, à Médan, qu’il ne cessera d’embellir. Après sa parution en volume chez Charpentier, le 25 janvier 1877, une édition illustrée de L’Assommoir parait chez Marpon et Flammarion l’année suivante, le 25 avril 1878. Rassem­blant une étonnante variété de styles et de motifs, elle comporte 70 gravures, réalisées par 22 artistes : avec 17 planches, André Gill en est le principal illustrateur, suivi par Clairin, Frédéric Régamey, Georges Bellenger, Norbert Goeneutte, Gervex, Butin… Renoir est l’auteur de trois compositions. Il réalise pour l’une d’elles une aquarelle préparatoire restée célèbre, représentant Nana et ses camarades se promenant sur les boulevards (chapi­tre XI du roman).
Zola s’est plusieurs fois adressé à son ami Philippe Gille (1831-1901), chargé de la rubrique des livres nouveaux dans Le Figaro, pour lui demander d’annoncer certaines de ses publications en lui livrant des extraits dont le journaliste avait ainsi la primeur.