[VERLAINE] MALLARMÉ, Stéphane (1842-1898)

Souscription autographe signée à l’attention d’Emmanuel Signoret
S.l.n.d [1892], 1 p. in-8° oblongue

« Prière de me faire parvenir 3 bulletins pour 3 souscripteurs »

EUR 1.200,-
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Fiche descriptive

[VERLAINE] MALLARMÉ, Stéphane (1842-1898)

Souscription autographe signée à l’attention d’Emmanuel Signoret
S.l.n.d [1892], 1 p. in-8° oblongue
Traces de pliures d’époque

Mallarmé souscrit à Liturgies intimes, le recueil poétique de Verlaine paru en 1892


Après avoir renseigné son nom et son adresse postale parisienne, Mallarmé rajoute en vertical, à la marge droite, que lui soit envoyés « 3 bulletins pour 3 souscripteurs », puis signe de son élégant monogramme « S.M »


Au début de 1892, à une époque où Verlaine traine sa misère d’hôpital en hôpital, un groupe de jeunes poètes catholiques, sous la direction d’Emmanuel Signoret, lance une revue, Le Saint Graal, avec un manifeste qui se revendique de Dante, Pascal, Chateaubriand, Lamartine, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Ernest Hello, Villiers de l’Isle-Adam et Verlaine. A cette revue est associée une officine d’édition, La Bibliothèque du Saint Graal. Le premier numéro de la revue parait le 25 janvier 1892, et le premier volume publié par la Bibliothèque du Saint Graal est l’édition originale de Liturgies intimes de Verlaine.

Le 29 février 1892, Verlaine, qui sollicite souvent Mallarmé (et bien d’autres), lui écrit :
« Cher ami,
Vous n’ignorez pas sans doute qu’une souscription, etc. (bulletin ci-joint)…
Tâchez moyen, n’est-ce pas, et si fonds, envoyez à moi. Plus court. Enverrai noms à Signoret. […], Paul Verlaine »

Mallarmé souscrit donc via le bulletin envoyé par Verlaine, et fait sans doute souscrire d’autres amis.

Avec Sagesse, Amour et Bonheur, Liturgies intimes complète l’œuvre catholique de Paul Verlaine et achève ainsi sa période de rédemption post-rimbaldienne. Tiré à 375 exemplaires, le recueil s’ouvre sur « À Charles Baudelaire », dont on sait que Verlaine a nourri une admiration indéfectible toute sa vie durant.
Une deuxième édition du recueil voit le jour l’année suivante, chez Vanier.

L’amitié entre les deux poètes, scellée dès 1866, n’est donc pas récente. Le jeune Verlaine fait parvenir ses Poèmes saturniens à Mallarmé. Ce dernier lui fait cette réponse demeurée célèbre : « À présent je n’aurai pas le courage de vous réciter tous les vers que je sais par coeur des Poëmes saturniens, aimant mieux, tant que je suis hors de moi encore, me suspendre à la volupté qu’ils m’en donnent que de l’expliquer »

Provenance :
Collection d’Édouard-Henri Fischer, Christie’s, 4 nov. 2014, n°109

Bibliographie :
Bibliographie et iconographie de Paul Verlaine – Van Bever & Monda, pp. 51-52
Paul Verlaine – documents iconographiques, éd. François Ruchon, Cailler, p. 240
Paul Verlaine – Oeuvres poétiques complètes, éd. Jacques Borel, Pléiade, p. 1373

Nous remercions monsieur Bertrand Marchal pour les renseignements qu’il nous a aimablement communiqués.