[SATIE] JACOB, Max (1876-1944)

Autograph letter signed twice to the Salacrou couple
N.p.n.d [4th july 1925], 2 p. in-8°

« Oh! Satie! Nightmare! »

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[SATIE] JACOB, Max (1876-1944)

Autograph letter signed twice to the Salacrou couple
N.p.n.d [4th july 1925], 2 p. in-8°

Having just returned from Italy, the poet reacts to the death of pianist-composer Érik Satie


«  Les chéris chéris. Je vous aime tous les deux et je vous écris pour vous le dire en deux petits mots très courts : il y avait deux cent lettres et paquets dans un panier. Je pêche au hasard : j’en tire une puis une autre. Mais ma journée de vingt et une réponses est faite et je me repose pendant que vous êtes deux anges chéris et que vous serez bientôt des anges chrétiens ce qui sera infiniment beau. Je ne peux pas analyser le sentiment qui me prend ici : l’horrible poids de la destinée qui m’interdit les lieux où l’on pêche, les monastères orgueilleux et pompeux et les villes où l’on blesse les amis tous les soirs dans le couloir – la satisfaction de la paix des champs dans leur laideur, et la joie des visages doux de la maison de l’horreur de tous ces malheurs qu’on touche : les veuves, les parents pauvres, les maladies, les infirmités que le voyage oublie si vite dans la vie d’esthète. Si je puis parvenir à travailler, je resterai ici pour la pénitence de mes fautes. Au fond j’aime ces gens.
J’ai des amis ici.
Au revoir. Je vous embrasse. Je vais en finir avec mes cent dernières lettres. Il y a des choses terribles à « solutionner » dans ce paquet
Max
Oh ! Satie ! Cauchemar !
Le célibat et le désordre qui se paient.
Mourir seul ! seul ! sans enfants.
Je ne vous remercie plus mais la première gouache que je ferai je vous l’enverrai avec mon cœur en signature.
Mx »

This letter is one of the rare contemporary confidences regarding the disappearance of the musician:

Érik Satie, who fell ill during the first half of 1925, was hospitalized at Saint-Joseph Hospital. Among those who visited him was Max Jacob. After several years of excessive absinthe consumption, the composer died at the age of 59 from cirrhosis of the liver.

From reading the text, one might infer that the Salacrou either acquired a gouache or helped to purchase one, which could explain the large number of pending letters on Max Jacob’s side.

Bibliography:
Max Jacob – Lettres aux Salacrou, Gallimard (1953), p. 114-115, n°49