SÉVERINE, Caroline Rémy, dite (1855-1929)

Copie of letter signed « Séverine »
Paris, 9 January 1893, 1 p. in-4°

« On the economic front—meaning the defense of women’s serious and sacred rights and interests—I’m your man! »

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SÉVERINE, Caroline Rémy, dite (1855-1929)

Copie of letter signed « Séverine » with one word crossed out and two words autographed in her own hand
Paris, 9 January 1893, 1 p. in-4°
Sheet cut into three parts and annotated in bold typographic pencil (by a proofreader) for publication, then remounted onto stiff paper

Séverine firmly declines the offer to represent the women’s solidarity group La Solidarité des Femmes in the upcoming election


« Le groupe ‘La Solidarité des femmes’ ayant proposé à Madame Séverine d’être candidate, notre confrère collaboratrice a répondu par la lettre suivante :
À Madame Potonié-Pierre, secrétaire du groupe « la Solidarité des femmes ».
Paris, le 9 Janvier 1893.
Madame et citoyenne,
Mille grâces de l’offre, mais il y a méprise, mon refus de 1885 vous en était garant.
Sur le terrain économique — c’est-à-dire la défense des intérêts et des droits féminins, en ce qu’ils ont de sérieux et de sacré — je suis votre homme ! Sur le terrain politique, je persiste à méconnaître les délices du suffrage universel, quel que soit le sexe qui y doive participer — ce n’est pas quand la pomme est pourrie qu’il faut y mordre !
Donc, trop « arriérée » comme femme, fière du rôle abnégatif et maternel que la nature m’a dévolu, aucunement tentée de déchoir aux masculines ambitions ; donc, trop « avancée » comme bas-bleu, plutôt gouailleuse quant à l’efficacité du vote, je ne me sens mûre que pour l’abstention.
Recevez, madame et citoyenne, mon fraternel salut.
Séverine »


Eugénie Potonié-Pierre (1844–1898) played a prominent role in the women’s movement at the end of the 19th century. In 1889, alongside Marie-Rose Astié de Valsayre, she co-founded the Ligue des Femmes—also referred to as the Women Socialists—to oppose the conservatism of the Congrès des Œuvres et Institutions Féminines. With the aim of fostering closer ties between feminism and the labor movement, she founded La Solidarité des Femmes in 1891, calling on activists to unite. This initiative led to the creation of the Fédération Française des Sociétés Féministes, which brought together eight organizations. Additionally, she took the lead in organizing the International Feminist Congress in Paris in May 1892.

We enclose three autograph letters signed by Séverine and one autograph letter signed by Eugénie Niboyet:

« I would be most grateful to you—in the name of our noble feminine solidarity »

Lettre autographe signée « Séverine »
S.l., 9 oct. 1895, 2 p. in-12°
« Je suis de retour, Monsieur, et désireuse de recevoir votre visite, dès qu’il vous sera possible. Aujourd’hui, je ne sors pas ; et comme il s’agit d’une affaire urgente et que, d’autre part, je convie à dîner quelques amis, aucune heure ne sera indue. Jusqu’à onze heure donc, je serai à votre disposition, pour causer du désir que vous me manifestez par rapport à votre client.
Sinon, voulez-vous me fixer rendez-vous demain, au Palais, vers quatre heures, ayant à m’y rendre pour une autre affaire ?
À votre choix – et avec l’assurance de toute ma sympathie pour votre beau talent et votre caractère
Séverine »

Lettre autographe signée « Séverine » à l’avocat et homme politique Félix Decori
S.l., 4 juillet 1899, 1 p. in-12°
« Voici, mon cher Decori, l’extraordinaire aventure
Voyez, faites au mieux – et envoyez-moi à Pierrefonds (Oise) la lettre, en me disant s’il faut, pour réussir, donner, dès maintenant, quelque publicité à cette abomination.
Bien cordialement vôtre
Séverine »

Lettre autographe signée « Séverine » au même
S.l., 15 nov. 1905, 1 p. in-12°
« Mon cher Decori,
Voici la seconde madame Raymond. Celle-là n’a tué personne et me paraît très victime. Voulez-vous bien lui donner un conseil ? Je vous en serai obligée – au nom de la belle solidarité féminine.
Bonnes amitiés
Séverine »
 


Eugénie Niboyet (1796–1883)

Autograph letter signed “Eugᶨᵉ Niboyet” to Auguste de Montferrand
[Paris?], 30 [March 1835], 1 page, quarto
On printed letterhead of her journal Le Conseiller des Femmes
Autograph address on verso with postal markings (seal breaks)
Edges slightly frayed, light foxing, folds, and minor losses—not affecting text

The feminist journalist sends a small sum of money to an artist in need

« I know of your sympathy for the unfortunate! »

« Monsieur,
On m’a envoyé quelques billets avec prière de les utiliser, si vous pouvez en placer deux dans la maison où vous mangez, vous me feriez plaisir ; il parait qu’un artiste a besoin d’être secouru, notre devoir est de lui être en aide, de faire le pont, et je connais vos sympathies pour le malheur !
Les billets sont de f. 2
Ne pourriez-vous me prêter, pour un jour, un ou deux n° de la Revue de Paris.
Votre bien dévouée de cœur
Eugᶨᵉ Niboyet
If the tickets cannot be placed, please return them to me by tomorrow morning. » 

Eugénie Niboyet founded the first feminist newspaper in the provinces with Le Conseiller des Femmes, an unillustrated weekly printed by Boitel. The paper condemned the “enslavement” of women, published articles advocating for women’s education and instruction, and called for female solidarity.
Misunderstood and monitored by authorities, she was forced to leave Lyon and returned to Paris, where she became editor-in-chief of the weekly La Paix des Deux Monde.

Provenance:
P.E. collection