RENOIR, Pierre-Auguste (1841-1919)

Autograph letter signed “Renoir” to Paul Bérard
Naples, Saturday 26th [November 1881], 3 pages in-12

“I have tried it all, painting with gasoline, wax, siccative…”

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RENOIR, Pierre-Auguste (1841-1919)

Autograph letter signed “Renoir” to Paul Bérard
Naples, Saturday 26th [November 1881], 3 pages in-12
With bespoke blue leather sleeve
Fold marks, brown stains

Superb Renoir letter during his Italian journey, at the beginning of his Ingresque era


Mon cher ami
Je ne vous ai pas écrit depuis longtemps parce que j’étais tout ce qu’il y a de plus plongé dans mes recherches artistiques. Car j’ai essayé tout, peinture à l’essence, à la cire, au siccatif, etc., etc., tout ça pour revenir à ma première peinture. Mais j’ai de temps en temps de ces maladies qui me coûtent fort cher et ne m’avancent à rien. Enfin j’ai fini et je puis jouir du beau temps que j’ai ici, car c’est le printemps comme le décrivent les poètes, pas une miette de vent, un doux soleil et des nuits délicieuses, tous les fruits de la terre, nord et midi réuni, et je suis chez des braves gens ce qui n’est pas arrivé depuis mon départ. Je suis dans un port qui est au raz [sic] de l’eau. Je monte dans tous les bateaux, la mer est admirable et je mange de la bonne cuisine à l’ail que j’adore.
Comme travail, je suis en train de faire le Vésuve effet de matin, le Vésuve effet du soir, et le Vésuve effet de jour, avec des bateaux et je fais poser les filles de mon propriétaire qui sont fort jolies. L’ainée ressemble tout à fait à la
Ste Catherine de Leonard de Vinci. Je suis allé à Rome j’ai vu les Raphael. Je suis maintenant de force à discuter avec Monsieur Brac habitant de Lapérrière [Laurent-Paul Brac de La Perrière]. J’ai reçu à Venise une charmante (comme toujours) lettre de vous. J’ai apris [sic] par cette lettre que les harengs avaient été nombreux à Berneval. Je suis encore pour quelque temps à Naples et j’espère avoir de vos nouvelles, après j’irai voir Tunis, et les belles Juives qui y habitent etc. etc.
Je finirai par faire le tour du monde, enfin je suis très content, je travaille beaucoup et j’espère à mon retour avoir fait des progrès à tomber tous les peintres de Paris.
Si vous voyez
[Charles] Deudon dites lui mille choses aimables pour moi, dites lui que je ne l’oublie pas mais que j’attends des choses extraordinaires pour lui en faire part. Quand il m’a écrit il m’a toujours donné de vos nouvelles, mon frère qui doit aller vous voir vous donnera mon adresse, vous me direz ce que vous pensez de mon cadre modèle Renoir.
Je termine en faisant un million de compliments à Madame Bérard, au gros André et à tous les marmousets, sans oublier Lucie qui va être bonne à poser à mon retour.
Ecrivez moi n’est-ce pas ami
Renoir”


Paul-Antoine Bérard (1833-1905) was a banker, a foreign affairs attaché, and Renoir’s most important client. The two men met in 1878 by a mutual acquaintance, Charles Deudon, at the fashionable Parisian salon of another of Renoir’s clients, Madame Charpentier. Renoir wrote regularly to Bérard, Despite the significant differences between their social status, Renoir, the son of a poor labourer, and Bérard, the heir to a great fortune – they developed a lasting friendship – Renoir made frequent stays at his home at Wargemont Castle, near Dieppe – which led to some of the artist’s most important assignments.

Renoir’s trip to Italy will be crucial for his painting, he will define artistically the coming decade for the artist, called his ingresque era. Indeed, he was deeply influenced by the works of Raphael (16th century) and drew the outline of the forms in the manner of Jean Auguste Dominique Ingres. Its palette then makes more acidic colors: blue, green and yellow. The masterpiece of this period is Grande Beigneuses (1884).

Le Vésuve effet du matin is part of the Sterling & Francine, Williamstown (MA), Clark Art Institute
Le Vésuve effet du soir is today part of the MET’s permanent collections


Renoir’s letters with such important content are extremely rare

Note: A fragment of this letter is quoted in Barbara Ehrlich-White’s renege: an intimate Biography, ed. Thames – Hudson, 2017, note 199