JAURÈS, Jean (1859-1914)

First draft autograph manuscript, signed « Jean Jaurès »,
[Paris, c. 13th April 1905 for an article published in L’Humanité on the 14th]

“the principles of the law and the work on separation will continue firmly”

 

SOLD
Add to Selection
Fact sheet

JAURÈS, Jean (1859-1914)

First draft autograph manuscript, signed « Jean Jaurès »,
[Paris, c. 13th April 1905 for an article published in L’Humanité on the 14th]
19 pages 1/4, small in-4
Multiple ink stains

Rare Jaurès’s autograph manuscript signed about the separation of the Church and the Republic, for an article published on front page of L’Humanité


« Le vote par lequel la Chambre, par six voix de majorité, a adopté l’amendement de M. Sibille n’a pas, en soi, une grande importance […] Pas une minute la commission n’a songé à retirer ou aux détenus, ou aux malades, ou aux écolier la possibilité de pratiquer leur religion, et d’appeler le ministre de leur culte, dans la prison, dans l’hôpital ou dans l’école. Et il va de soi que ces ministres des cultes, même dans le régime de la séparation, pourront être payés par l’Etat, par les communes ou pas l’intermédiaire des communes. Il n’y a pas là, comme l’a expliqué M. Bienvenu-Martin, la moindre dérogation au principe même de la loi nouvelle qui interdit à l’Etat, aux départements et aux communes de subventionner un culte quelconque […] Ce qui est vrai, c’est que l’Etat, quand la séparation sera votée, devra s’efforcer de choisir un mode de comptabilité qui, même pour les cas un peu ambigus, le décharge de toute apparence d’intervention confessionnelle. […] A la droite et au centre, toujours à l’affut de ce qui peut contrarier la pensée de la loi et y glisser quelque équivoque, se sont joints des républicains de bonne foi qui ont craint que les explications du ministre et du rapporteur ne suffisent point à dissiper tout malentendu et à prévenir toute difficulté. Je crois qu’ils ont eu tort, et qu’ils ont commis une imprudence en ne se tenant pas au texte de la commission et du gouvernement. Mais ils n’ont pas eu le dessein de mettre en échec le principe de la loi et l’œuvre de la séparation va se poursuivre avec fermeté. Les cléricaux et les progressistes ont affecté un moment de triompher d’une succès assez illusoire et qui ne compromet aucune des parties essentielles de la loi. Celle-ci est assez largement libérale, assez soucieuse de ménager tous les droits et même toutes les habitudes pour que les plus inquiets de liberté puissent la voter sans modification notable. Dès maintenant, et quelle que soit la multiplicité des amendements, la Chambre est visiblement résolue à aboutir. […] Il ne reste plus que deux grandes batailles à livrer sur la question des associations culturelles et sur celle des édifices religieux. […] Même si les progressistes, s’infligeant à eux mêmes un démenti presque scandaleux, s’y ralliaient enfin, la majorité saurait faire prévaloir une loi plus franche tout ensemble et moins arbitraire. Mais elle ne peut laisser en suspend ces grand problèmes. Jean Jaurès »


Although Jaurès did not play the lead in the drafting of the 1905 law (Aristide Briand was its lead editor), his support at certain decisive moments was essential to its final success. To this end he did not hesitate to publish articles in L’Humanité, of which he was the editor-in-chief, in order to defend its cause.

If Briand was the “father” of the 1905 law, Jaurès was its “godfather”.

Scan du document complet sur demande.


We attached a period film print on postcard of Jaurès