MONET, Claude (1840-1926)

Lettre autographe signée « Claude Monet » [à Alice Hoschedé]
S.l.n.d, « Samedi 6h » [c. 1882-1883], 2 p. in-8° au crayon gras

« Il fait ici un temps affreux du brouillard à n’y rien voir et cependant j’ai travaillé »

EUR 2.500,-
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Fiche descriptive

MONET, Claude (1840-1926)

Lettre autographe signée « Claude Monet » [à Alice Hoschedé]
S.l.n.d, « Samedi 6h » [c. 1882-1883], 2 p. in-8° au crayon gras

Importante lettre dans laquelle Monet écrit à sa maîtresse et future femme, Alice Hoschedé, en vue de leur installation prochaine à Giverny
L’artiste assure en outre avoir pu peindre en dépit du mauvais temps


« Samedi 6 h
Chère Madame,
Vous avez dû recevoir ma dépêche, comme je vous le disais hier il est plus prudent de profiter de cette bonne occasion de quitter Poissy, je viens d’écrire aussi à Mr Masset pour le prévenir. Si de votre côté vous voyez ces personnes il est bien entendu qu’ils doivent nous tenir compte des dix mois payés d’avance de cette façon nous n’aurions rien ou à peu près à payer.
Il faudrait aussi pour bien faire qu’ils prennent à leur charge les frais de bail et tachent aussi de bien céder ce que nous pouvons avoir fait faire dans la maison. Il fait ici un temps affreux du brouillard à n’y rien voir et cependant j’ai travaillé quand même, mais c’est du soleil que je voudrais, et il est bien rare.
Je vous envoie un billet de 50f, c’est toujours cela.
Je suis presque arrivé à Dieppe au-devant de mon frère.
Excusez ce griffonnage mais je n’ai pas de plume sous la main.
Mille baisers aux enfants, je pense bien à eux ainsi qu’à vous. Mon amitié à Marthe mes meilleures pensées pour vous.
Votre
Claude Monet
J’ai reçu une lettre de Duret qui est à Paris. Il est dans l’enchantement de mon exposition »


Bien que marié à Camille Doncieux (1847-1879), la liaison adultérine entre Claude Monet et Alice Hoschedé (1844-1911) débute dès 1876. Après la mort de Camille Doncieux, Monet et Alice Hoschedé (avec l’ensemble de leurs huit enfants), s’installent à Poissy tout d’abord, dès 1881, puis à Giverny, à partir de 1883. Monet reproduisit avec Alice le même comportement qu’il a eu avec Camille, en s’éloignant longuement d’elle pour peindre à loisir et en lui laissant la garde de la maisonnée et des huit enfants. Il quitte ainsi Poissy de mi-février à mi-avril 1882, pour aller à Dieppe, puis en Normandie. Cette lettre pourrait dater de cette époque. Monet fait ici allusion à leur installation définitive à leur célèbre demeure de Giverny, proche de Vernon dans l’Eure. Elle deviendra l’un des plus hauts symboles de l’impressionnisme, Monet y réalisera certaines de ses plus belles toiles.